En 2018, le coupé bavarois flanqué du numéro 17 s’est offert deux meilleurs tours en course et de valeureuses remontées, à Nogaro, à Pau et surtout au Paul Ricard où il s’est hissé dans le Top 5 le samedi puis au pied du podium le dimanche. D’un autre côté, un crash aux essais à Magny-Cours a causé le forfait de L’Espace Bienvenue pour les deux courses du week-end avant de compromettre le bon déroulement du meeting suivant à Barcelone. Le bilan est donc contrasté mais 2019 se présente sous de meilleurs auspices comme l’affirme Ricardo Van der Ende :
« Nous n’avons pas rendu une copie parfaite en 2018 car nous sommes passés par une nécessaire phase de découverte de la M4 GT4, qui était une nouvelle voiture. De plus j’ai changé de coéquipier à mi-saison, ce qui n’est jamais idéal. Mais nous n’avons cessé d’améliorer l’auto, qui en fin d’année n’avait plus rien à voir avec celle des premières courses. Nous la comprenons mieux aujourd’hui. Le team a aussi franchi un palier important en termes de logistique cet hiver. Enfin, je ne connaissais pas Christopher mais je suis certain qu’il s’agit d’un très bon pilote. Il a toujours brillé dans les séries françaises qui sont très relevées, parfois plus qu’au niveau européen. Nous avons donc tous les atouts en main pour gagner des courses et pourquoi pas le titre ! »
Une manche du championnat de France FFSA GT comporte deux courses de 60 minutes avec changement de pilote. Chaque membre de l’équipage participe à une séance d’essais qualificatifs et se voit chargé du départ le samedi et de l’arrivée le dimanche ou l’inverse. Il est primordial de disposer d’un duo homogène, complémentaire, composé de pilotes rapides, fiables et expérimentés. L’Espace Bienvenue peut donc afficher une confiance de bon aloi après avoir bien négocié le « mercato » hivernal ! Si Ricardo Van der Ende est fidèle à la catégorie GT4 depuis une dizaine d’année, le dernier départ de Christopher Campbell en course automobile remonte à 2010 ! Alors pourquoi ce retour ?
« Je l’ai voulu mais on ne peut pas exclure le rôle du hasard et de la chance… qu’il faut savoir provoquer » explique ce Basque relocalisé dans le Limousin. « Le premier élément déclencheur fut le fait de travailler sur des événements pour le compte de constructeurs. Un jour, l’un d’eux a proposé de m’aider à monter un équipage en FFSA GT. Le projet n’a pu aboutir mais de mon côté, je m’étais rapproché de partenaires, à travers mon activité de coach sur les circuits. J’ai alors contacté différents teams et l’occasion de discuter avec André Grammatico sur Messenger s’est présentée. D’où le deuxième élément déclencheur… Je suis allé le voir dans sa concession d’Angoulême, et ce fut une très belle rencontre sur le plan humain, comme le sport, en général, nous en réserve parfois. Le lendemain, l’accord était conclu. C’est courageux et très sympa de sa part de me faire confiance car j’ai déserté le sport auto il y a longtemps, même si mes activités professionnelles me conduisent à passer l’essentiel de mon temps sur les circuits. Le troisième déclencheur est le cap de la cinquantaine, qui me vaut le grade de pilote Bronze et me permet de rouler avec un bon pilote. Je suis avant tout passionné par la compétition avant d’aimer l’auto. Depuis mon retrait, je n’ai jamais cessé d’être un compétiteur. J’ai juste changé de discipline, en remplaçant le sport auto par le surf, le triathlon, la natation en eau libre, le swimrun avec une participation au championnat du Monde en Suède, ou le trail. Alors j’ai hâte de savoir où je me situe. »
Il y a un an, André Grammatico attaquait une nouvelle saison en GT4 en tant que pilote, lui qui faisait partie des pionniers de la catégorie en 2007 ! Ce passage à plein temps de l’autre côté de la barrière ne l’effraie pas plus que ça. « Dans les années 70, je faisais du karting et j’ai côtoyé une équipe qui faisait courir Alain Prost et Patrick Terreaux. Je rêvais d’être team-manager pour m’occuper de deux pilotes aussi rapides. Je réalise aujourd’hui ce vieux rêve, mais pas en karting, en automobile ! Je suis heureux et fier de pouvoir compter sur Ricardo Van der Ende et Christopher Campbell. Tout le monde connaît le talent de Ricardo qui m’a toujours ébloui. En plus nous sommes devenus bons copains dès notre première rencontre. Quant à Christopher, je n’ai pas tardé à le considérer comme l’homme de la situation. Son ratio victoire/course est remarquable. De plus, il a couru pour le compte de Dany Snobeck que j’ai bien connu et qui pour moi était un des tous meilleurs, en tant que pilote, patron d’écurie et pour sa vision de la course. Christopher est aussi un athlète accompli, il est très motivé par le challenge et le roulage intensif qu’il réalise pour son travail compense à mon avis son absence prolongée des grilles de départ. »