Champions de France FFSA GT en Silver Cup, les pilotes de l’Audi R8 LMS GT4 du Saintéloc Racing ont réussi l’exploit d’enlever aussi la couronne Silver dans la GT4 European Series. Quelques jours avant les SRO Awards, programmés à Londres le samedi 26 novembre, les doubles champions se confient.
Erwan Bastard : « Le FFSA GT comme tremplin »
Pour sa quatrième saison dans le Championnat de France FFSA GT, Erwan Bastard a confirmé par un titre, un potentiel déjà entrevu lors de quelques coups d’éclat dans le passé. Cette fois, le pilote de 24 ans, étudiant à l’ESTACA pour devenir ingénieur en sport automobile, a brillé durant toute la saison.
« Avec Roee, nous ne nous connaissions pas avant les tests d’avant-saison », explique-t-il. « Vu le niveau du championnat, nous ne pensions pas que nous pourrions viser le titre. Nous avions décidé de jouer avant tout la régularité, sans prendre de risques inutiles. Et alors que nos adversaires commettaient des erreurs ou rencontraient des problèmes techniques, tout a tourné en notre faveur. Le grand tournant au championnat a été Lédenon. Nous nous attendions à souffrir sur ce circuit. Or, nous avons gagné les deux courses… et dans la foulée nous étions champions un meeting avant la fin. »
Ce qui a frappé les observateurs, c’est aussi l’ambiance qui a régné autour de cette équipage. « J’ai beaucoup progressé, en tant que pilote et sur le plan personnel », sourit-il. « Je suis plutôt du genre introverti et, après une année 2021 décevante, il a fallu que je retrouve confiance. Au fil des mois, tant dans le championnat français que dans la compétition européenne, ça a été flagrant et j’ai osé faire des choses que je n’osais pas faire avant. Et puis il y a eu ce pari avec mes cheveux… (Il rit, NDLR) C’est parti de rien, mais comme nous avons gagné les deux championnats, les membres de l’équipe ont eu le droit de couper ma longue chevelure après notre titre européen remporté à l’arrachée à Barcelone. Nous avons beaucoup ri ! »
Pour le pilote de Pithiviers (près d’Orléans), l’objectif est que ce double titre lui serve de rampe de lancement. « Je suis un produit de la filière FFSA GT et du GT4 au sens large puisque j’ai commencé par la catégorie Am avant de remporter les titres français et européen en Silver Cup cette année. Pour 2023, je voudrais passer en GT3, toujours avec Saintéloc et dans les championnats organisés par SRO. J’espère pouvoir y prouver que j’y ai ma place et que, par conséquent, le niveau du Championnat de France est très relevé et qu’il constitue donc un tremplin vers les catégories supérieures. »
Roee Meyuhas : « J’ai adoré l’ambiance »
Il est né à Boston, aux États-Unis, et il vit actuellement entre Tel Aviv, en Israël, et la France. Inconnu de tous, ou presque, au début de la saison 2022, Roee Meyuhas s’est fait un nom sur la scène internationale. Avec Erwan Bastard, le pilote de 22 ans a remporté les deux championnats GT4 les plus relevés : la GT4 European Series et le Championnat de France FFSA GT.
« Avant la première course, j’étais assez indécis sur mes attentes », avoue-t-il. « Une chose est sûre, jamais nous n’aurions cru que nous allions remporter les deux championnats en Silver Cup ! Concernant la France, je craignais d’être désavantagé par mon manque d’expérience du terrain. À part Spa-Francorchamps et le Circuit Paul Ricard, je devais en effet tout découvrir. Heureusement, nous avons formé un très bon duo avec Erwan. Lui m’a donné plein de trucs pour apprendre plus vite les circuits et, de mon côté, j’ai pu l’aider à progresser plus vite avec l’Audi puisque j’avais déjà disputé la saison 2021 avec cette voiture. »
Misant la régularité en début d’année, les protégés du Saintéloc Racing ont peu à peu pris le championnat en mains, au point de terminer la saison avec quatre victoires, soit plus que tous leurs rivaux. « L’ambiance dans l’équipe a été fantastique, mais pas seulement », reprend l’Israélo-américain. « J’ai vraiment été frappé par l’enthousiasme qu’il y a autour du Championnat de France FFSA GT. Ce sont de très beaux meetings et le public ne s’y trompe pas. Des événements comme Nogaro et Albi, par exemple, sont de superbes souvenirs aussi pour le succès populaire avec la parade en centre-ville, l’atmosphère chaleureuse… J’ai également été séduit par l’accueil chaleureux que j’ai reçu, tant de la part des équipes de SRO que des gens dans le paddock. N’étant pas Français, j’avais des doutes, mais ils n’étaient pas fondés. »
De manière générale, cette année 2022 constituera un tournant dans la carrière et dans la vie de Roee Meyuhas. « En disputant la GT4 European Series et le FFSA GT, j’ai enfin eu l’occasion de rouler beaucoup », explique-t-il. « Depuis le début de ma carrière, ma principale faiblesse était mon manque de roulage. En Israël, il n’est pas possible de pratiquer assidument le sport auto… Cette fois, j’étais dans un bon contexte avec une équipe Saintéloc au top, une bonne voiture, de bons réglages et douze meetings sur la saison. Et j’ai pu montrer ce que je vaux ! Maintenant, l’objectif est de passer en GT3 l’an prochain pour poursuivre sur cette lancée. »