Figure héroïque de la Résistance, Robert Benoist fait ses armes dans le régiment d’infanterie avant de rejoindre les forces aériennes durant la Première Guerre mondiale. Après l’Armistice, il se lance en courses de côte et en voiturettes pour retrouver les sensations de pilotage.
Sa victoire au Bol d’Or 1923 attire l’attention de Delage, avec qui il gagne le Grand Prix de France 1925 avant de permettre au constructeur français de devenir Champion du Monde des Manufacturiers en l’emportant sur les quatre Grands Prix européens au calendrier en 1927.
Après une pause provoquée par le retrait de Delage, Robert Benoist s’impose avec Alfa Romeo aux 24 Heures de Spa en 1929 avant d’être nommé responsable de la compétition chez Bugatti, où il prépare un programme aux 24 Heures du Mans. Il remporte l’épreuve sarthoise avec Jean-Pierre Wimille en 1937, année à l’issue de laquelle il décide de raccrocher le casque.
Rappelé par l’Armée de l’Air à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Robert Benoist veut poursuivre le combat après la capitulation. Il part alors à Londres, où il est recruté avec Jean-Pierre Wimille, qui compte alors plus de trente victoires à son actif, et Robert Mazeau, pilote Delahaye, par William Grover-Williams, vainqueur de sept Grands Prix avec Bugatti afin d’intégrer les réseaux français du Special Operations Executive, soutenus par les services secrets britanniques. Présent à la tête de plusieurs cellules de sabotage, il échappe plusieurs fois à l’occupant jusqu’à son arrestation en juin 1944. Déporté à Buchenwald, Robert Benoist est exécuté deux mois plus tard.
Son rôle dans la Résistance est toutefois célébré dès les premières manifestations sportives suivant la reddition complète de l’Axe. Le 9 septembre 1945, trois épreuves sont organisées au Bois de Boulogne et la Coupe Robert Benoist, réservée aux voiturettes, ouvre l’événement complété par la Coupe des Prisoniers et la Coupe de la Libération.
Comme un symbole, le dernier survivant de la cellule Chestnut, Jean-Pierre Wimille, remportera la deuxième Coupe Robert Benoist dans le cadre du Grand Prix automobile de Nîmes en 1947. À seulement dix kilomètres de là, le Championnat de France FFSA GT décernera cette année une Coupe Robert Benoist au pilote jugé le plus combatif, à l’image de ce véritable héros français, sur chacune des deux courses disputées à Lédenon.
Après le rendez-vous gardois, les concurrents se rendront à Spa-Francorchamps pour se produire en support des Total 24 Hours of Spa, quatre-vingt-dix ans après le retentissant succès de ce même Robert Benoist.